Matam, 30 mai 2025 — C’est dans un climat chargé de symboles et de défis politiques que l’Union des forces républicaines (UFR) a tenu ce vendredi un congrès extraordinaire à son siège national de Matam. Objectif : renouveler ses instances dirigeantes, dans un contexte tendu marqué par la suspension du parti par les autorités.

Malgré l'absence des représentants du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, et des autorités locales, les travaux du congrès se sont déroulés en présence des délégués venus de tout le pays et de la diaspora. Tous ont répondu à l’appel de la direction sortante pour réaffirmer l’unité et la vitalité du parti.

Un vote à bulletin secret a consacré la reconduction de Sidya Touré à la tête de l’UFR pour un mandat de cinq ans, avec 274 voix sur 290 suffrages valablement exprimés, soit 94,48 % des voix. Son challenger, Abdoulaye Baillo Diallo, n’a recueilli que 16 voix.

« Je prends acte de cette confiance renouvelée. Ce mandat sera celui du renouveau, de la restructuration et du combat pour l’État de droit », a déclaré Sidya Touré dans son discours d’acceptation.

Plus loin il déclare

« Nous allons élargir notre base, renforcer notre implantation locale et poursuivre le dialogue avec toutes les forces démocratiques du pays. »

La porte-parole de la commission électorale, Mabinty Daouda Conté, a confirmé les résultats à l’issue du dépouillement :

« Sur 336 électeurs inscrits, 292 ont voté. Nous avons enregistré 2 bulletins nuls et 290 suffrages valablement exprimés. Sidya Touré obtient 274 voix, contre 16 pour Abdoulaye Baillo Diallo. »

Malgré les tensions liées à la suspension administrative du parti, les responsables de l’UFR affirment leur volonté de maintenir le cap. Pour Aliou Bah, membre influent du bureau politique national,

« Ce congrès montre que l’UFR est debout. Nous avons respecté nos textes, consulté nos structures, et fait preuve de transparence. Le pouvoir n’étouffera pas notre légitimité. »

L’événement a aussi été l’occasion pour les congressistes d’appeler à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et de dénoncer ce qu’ils qualifient de « mise à l’écart politique injustifiée ». Plusieurs motions ont été adoptées, notamment en faveur d’une relance de la concertation nationale, et de la mobilisation citoyenne en faveur des droits politiques.

Alors que le climat sociopolitique reste incertain, cette réélection de Sidya Touré pourrait marquer un nouvel élan pour l’UFR, qui entend jouer un rôle central dans la reconstruction de l’espace démocratique guinéen.